Combler ses doutes avec la foi
Un ami m'a prêté "Le Livre des Esprits" d'Allan Kardec. Il a pensé que ce livre pourrait m'aider dans ma quête de vérité à travers la spiritualité qu'il dégage. Je viens de finir sa lecture et effectivement, en général, les croyances décrites dans ce livre de questionnement entrent en résonance avec mes propres croyances. Cela m'a conforté dans ma démarche car j'ai reconnu de nombreuses similitudes entre différentes croyances et religions dans lesquelles je tire ma spiritualité : le stoïcisme, le bouddhisme, le christianisme, l'hindouisme. Et après quelques recherches (qu'a fait ChatGPT, j'avoue), il semblerait qu'il y ait également des similitudes avec le soufisme (courant de l'islam), la philosophie existentialiste, les enseignements des sagesses autochtones... bref, il en existe beaucoup.
Une unité spirituelle universelle ?
À croire qu'on doit voir une invitation à reconnaître une unité fondamentale dans la quête humaine de sens et d'éveil. On le sait, les différentes religions ont toutes un point commun : un courant spirituel tendant vers la même quête et venant de la même source. Le problème, c'est qu'on n'a aucun élément concret là-dessus, à part des "tips" venant de la première civilisation connue, les Sumériens, originaires de Mésopotamie. Le reste n'est que spéculation et autre fantasme complotiste. Alors, où se trouve la vérité ? Quel est le sens de cette vie ?
En observant les liens entre "Le Livre des Esprits" et d'autres courants, on remarque une convergence des idées. Par exemple, Kardec insiste sur des valeurs comme la résilience, l'humilité et le bien, des notions qui se retrouvent dans le stoïcisme. Ce dernier enseigne que les épreuves de la vie ne sont pas des obstacles, mais des outils pour grandir, ce qui résonne avec l'idée que les épreuves terrestres servent à l'évolution spirituelle. De la même manière, le bouddhisme prône le dépassement de la souffrance, la réincarnation et la compassion, des piliers que Kardec semble confirmer à sa manière.
Et si l'on pousse la réflexion plus loin, on trouve des similitudes encore plus intrigantes avec des courants moins mainstream comme le soufisme. Ce courant mystique de l'islam met en avant l'union avec le divin et l'amour universel, deux thèmes centraux du spiritisme. Même dans des philosophies plus terre-à-terre comme l'existentialisme, on retrouve cette responsabilité individuelle de donner un sens à sa vie et de tendre vers quelque chose de plus grand que soi.
Il n'y a rien à comprendre, pas d'objectif, juste vivre ses expériences.
Tout cela mène à une conclusion étrange mais fascinante : et si toutes ces voies menaient au même sommet ? Chaque croyance semble être une facette d'un diamant unique qu'on n'arrive jamais à saisir dans son intégralité. Ce n'est pas tant une question de "vérité absolue" que d'un chemin multiple pour s'élever, pour comprendre que la quête elle-même est une partie de la réponse.
Mais soyons clairs : rien de tout cela ne prouve quoi que ce soit. La spiritualité n'est pas une science. Elle n'offre pas de certitudes, seulement des outils pour mieux vivre, pour mieux comprendre, pour tendre vers le bien. Kardec, comme d'autres avant lui, nous donne des clés. À nous de décider si nous voulons les utiliser.
Cependant, une chose reste essentielle : peu importe ce que nous cherchons, tant que nous le faisons à travers le prisme du bien. C'est là que réside l'essence de la quête spirituelle. Chercher le bien, c'est s'engager dans une voie qui nous élève et élève les autres, créant ainsi un cercle vertueux où la lumière se propage.
Deux voies s'offre à nous, la peur ou l'amour
Le manque de foi, cependant, est ce qui semble rendre les hommes fous. Privés de sens, ils se perdent dans des quêtes stériles ou destructrices. Nous, ceux qui croyons en une spiritualité tournée vers le bien, avons une responsabilité : éduquer, guider, montrer une autre voie. Non pas par imposition, mais par l'exemple, par l'amour, par la vérité que nous portons en nous. Si nous pouvons, par notre propre lumière, redonner espoir à ceux qui n'en ont plus, alors nous aurons déjà accompli quelque chose de grand.
Nous devons également parler de ces doutes universels, ces instants où la vie semble vide de sens et où les questions restent sans réponse. Le doute, mon plus vieil ennemie, nous le portons tous, parfois comme un poids qui nous paralysent, parfois comme un moteurs qui nous poussent à chercher davantage.
"le doute, compagnon des âmes en quête de vérité… Il est à la fois lumière et ombre, moteur qui entraine la reflexion ou nous paralyse pour nous dire « Regarde autrement. » L'embrasser ou le fuir ? Peut-être ni l'un ni l'autre, peut-être faut-il apprendre à l'habiter, à danser avec lui, sans le laisser diriger la mélodie de nos vies."
"Le Livre des Esprits", comme tant d'autres mouvements spirituels, nous rappelle que ces doutes ne sont pas des faiblesses, mais des invitations à grandir. Ils nous rappellent que nous ne sommes pas là par hasard, que chacun de nous a une mission – divine ou non – qui donne un sens à notre existence. Et se persuader de cette mission peut être une clé pour surmonter nos propres démons.
Cela me rappelle une scène marquante de "L'Odyssée de Pi". À la fin, le héros raconte deux versions de son histoire : la réalité brute et cruelle, et une version embellie, presque mythologique. On comprend alors que, parfois, ce n'est pas la vérité factuelle qui importe, mais la manière dont on choisit de la raconter pour transcender nos traumatismes. Ce choix de transformer l'horreur en une quête héroïque est un exemple poignant de notre capacité à sublimer nos peurs et à donner un sens aux épreuves, même les plus sombres.
Ce n'est pas une solution magique, mais une direction, un phare dans la nuit. En croyant en notre capacité à apporter du bien, à contribuer à quelque chose de plus grand que nous, nous trouvons une force qui transcende nos peurs. Nous découvrons que, même dans les moments de doute, il existe une lumière prête à être ravivée.
Alors, où tout cela nous mène-t-il ? Peut-être simplement à une question : est-ce que ce que nous croyons nous rend meilleurs, plus alignés avec nous-mêmes et avec les autres ? Si oui, alors peut-être que la quête a déjà trouvé son sens.